Le Train des enfants (trad. de Il treno dei bambini - 2019)

ARDONE Viola
Le Train des enfants (trad. de Il treno dei bambini - 2019)
Broché, in-8, 293 pp. Traduit par Laura Brignon.




Thème
C’est à l’initiative de l’Union des Femmes Communistes que, de 1946 à 1952,
70 000 enfants pauvres de l’Italie du Sud ont pris un train - que l’on appelait alors « Le Train du Bonheur » - pour l’Italie du Nord où des familles aisées les accueillaient quelques mois.

Ils découvraient ainsi une nouvelle vie. Et peut-être un nouveau destin.

Certes, la générosité des familles d’accueil illustre un superbe mouvement de solidarité et d’union entre le Nord et le Sud du pays pendant les années d’après-guerre. Mais qu’en est-il du ressenti, des sentiments de ces enfants dont la vie en est bouleversée à jamais ?

Ici, Viola Ardone donne la parole à Amerigo, un gamin des rues de Naples, qui monte en 1946 dans le premier « Train des enfants » avec, entre autres bambins, deux amis de son quartier, Mariuccia et Tommasino.

Amerigo a 7 ans, il vit seul avec sa maman Antonietta dont « les câlins ne sont pas sa spécialité ». Il ramasse des chiffons et les vend après qu’Antonietta les a lavés et réparés.

Quand dans les ruelles de Naples la rumeur court que des enfants pauvres vont partir « au loin », Amerigo est terrorisé. Pourquoi sa mère l’abandonne-t-elle ? Il ne peut comprendre que « parfois ceux qui te laissent partir t’aiment plus que ceux qui te retiennent ». Et puis, où va-t-il aller ?

Plus tard en Haute-Italie, quand il découvre la tendresse d’une nouvelle famille et, surtout, quand il se découvre une vocation de violoniste, il s’inquiète : comment va-t-il vivre désormais avec Antonietta à Naples ?

« On est coupés en deux, maintenant », dit Tommasino dans le train du retour à Naples.

Toute sa vie, Amerigo sera déchiré par un conflit de loyauté entre sa mère avec qui il vit « un amour fait de malentendus » et sa famille d’accueil qui a changé son destin.

Cette histoire d’enfants du Sud sauvés de la misère par des familles du Nord est méconnue car les enfants, devenus adultes, en avaient honte et n’en parlaient jamais.


Un beau roman pudique et nostalgique qui fait penser aux films du Néoréalisme italien des années 50.
ARDONE Viola@ wikipedia
€ 12.5