Géographie

Broché, 394 pp. Le cours de géographie de Kant peut être lu comme un complément à son oeuvre de philosophe : il y développe une réflexion sur l'espace et l'histoire de la nature.
Les races (p. 48).


Il vaut toujours mieux ne pas avoir d'espoir que d'être dans l'incertitude. Dans le premier cas, on ne nourrit plus de nostalgie mais on s'efforce d'adapter son état d'esprit à une situation dont on a plus rien à espérer. C'est pourquoi il n'y a rien de plus affligeant que de bander ses forces tout en ayant conscience de l'impossibilité t'atteindre son but. Le mal du pays se rencontre surtout dans les régions mauvaises, peu favorisées par la nature, car plus la vie est simple et plus sont forts les affects et les désirs. L'insatisfaction augmente avec eux, surtout lorsqu'on se rappelle avoir eu une vie meilleure, ou que l'on voit à quel point la vie est meilleure ailleurs. Plus la famille est pauvre, plus les privations qu'impose la nature sont importantes, et plus les liens familiaux sont forts. En revanche, plus on est chargé par le fardeau de son propre intérêt, comme cela arrive lorsqu'on vit dans le luxe, et plus les liens entre les hommes se relâchent. (p. 155)