Le PLC est bien un parti d'extrême droite

Le Soir
Le PLC est bien un parti d'extrême droite
n.c.
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Vendredi 20 mars 1998
Jugement du tribunal de Liège favorable au «Soir» Le PLC est bien un parti d'extrême droite Le 19 mai 1995, «Le Soir» recensait les petits partis candidats aux élections du 21mai 1995.
Sur les listes BEB et Ralbol, nous avions repéré le nom de Luc Eykerman.
Nous écrivions que celui-ci a fugacement fait partie du FN et qu'il est l'animateur du PLC, que nous classions à l'extrême droite.
Comme le décrit le Crisp («Courrier» n o1350), le PLC (Parti libéral chrétien, rebaptisé Parti de la liberté du citoyen) a été fondé en octobre 1982, dans le prolongement du Cepic, émanation droitière du PSC.
Refusant d'être qualifié d'homme d'extrême droite , M.
Eykerman a saisi la justice en 1996.
Ce 17 mars, le tribunal de première instance de Liège a donné raison au «Soir».
Le juge donne acte à M.
Eykerman de ce qu'il conteste fermement être un homme d'extrême droite et se présente comme l'animateur d'un «mouvement qui allie le libéralisme économique à la mode thatchérienne à la philosophie chrétienne à la mode de l'ancien parti catholique».
Mais le tribunal ne relève pas, dans notre chef, une faute en cataloguant le demandeur et son parti comme faisant partie de l'extrême droite.
Pour M.
Eykerman, ce qualificatif l'assimile à un néo-fasciste , à un admirateur, un continuateur de Hitler ou Mussolini .
Le juge réplique: Contrairement ce que feint de croire le demandeur, l'extrême droite ne contient pas uniquement des mouvements néo-nazis.
S'y rencontrent (...) diverses factions aux objectifs parfois sensiblement différents.
Le tribunal accorde à la presse le droit de «cataloguer» un homme public lorsqu'il s'agit de «présenter au lecteur une vision globale du paysage politique belge».
Toute catégorie étant forcément arbitraire (ce que le lecteur n'ignore pas), ce sont (...) des tendances qui doivent être relevées, les points de convergence et non les oppositions mineures entre mouvements rivaux, à peine de créer autant de catégories que de mouvements politiques.
La défense a produit au tribunal un document prouvant la participation d'Eykerman, en juillet 1989, à une commission de travail du Front national.
Le juge note que l'intéressé lui-même admet que ce parti auquel il a adhéré fugacement ou très fugacement mérite l'appellation de parti d'extrême droite. «Le Soir» a aussi évoqué la participation d'Eykerman, en février 1996, à un dîner-débat organisé par Marguerite Bastien (en présence d'Yvan Blot, député européen FN, de Roger Nols et de M.
Escada, président d'Unie).
Eykerman dira avoir accepté l'invitation de Bastien en raison de son passé de haut magistrat et de «sa longue présence parmi les proches de M.
Gol au PRL».
Mais, pour le juge, le demandeur n'ignorait pas les sympathies, en 1996, de Mm e Bastien, député FN.
Dirigeant de sociétés pharmaceutiques (Sterop), Eykerman invoqua le fait que ses activités commerciales sont largement centrées sur l'Afrique et qu'il emploie de nombreux étrangers. L'argument n'a pas empêché le juge de relever que son parti prône le renvoi des clandestins, chômeurs et délinquants.
Que ses publications (dont «Liberté») se caractérisent par un discours agressif, méprisant, virulent et simplificateur de type «tous pourris; coup de balai» tandis qu'il présente, sur le fond, un certain nombre d'analogies avec celui de partis qui sont habituellement étiquetés d'extrême droite.
Et que, dans certains articles, le PLC juge vital pour notre industrie de se séparer progressivement (...) de sa population immigrée, culturellement sous-développée.
Eykerman estimait encore que nos sources (dont le Crisp) étaient engagées politiquement et a priori hostiles .
Le juge a estimé que le Crisp était une source d'information sérieuse .
Etant donné les opinions professées par M.
Eykerman, les relations qu'il affiche, son parcours et l'analyse du Crisp, le juge a donc donné raison au «Soir».
Le Soir@ wikipedia