Inventaire des archives de l'UMHK - Union Minière du Haut-Katanga

AVAE
Inventaire des archives de l'UMHK - Union Minière du Haut-Katanga
Archives de la société Union Minière - Première série
Conservées aux AGR depuis 1989.
Traitement : AVAE en 1991.
Masse : 111 mètres linéaires ou 3.029 articles.
Inventaire : publié (BRION, R et MOREAU, J.-L.., Inventaire des archives du groupe Union Minière. Première série : 1821-1987, Bruxelles, 2015).
Dates : 1821-1987 (principalement 1906-1981).

Intérêt
Les archives de la société Union Minière sont un ensemble remarquable pour qui veut étudier l’histoire de l’industrie des métaux non ferreux, en général, l’histoire coloniale, mais aussi l’histoire sociale, l’histoire médicale, l’histoire des sciences et des techniques, etc.

Histoire de l'entreprise
L'Union Minière du Haut-Katanga (UMHK) fut fondée le 28 octobre 1906 par différents intervenants : le Comité Spécial du Katanga, société mixte constituée en 1900 en association par l'État indépendant du Congo et une société privée, la Compagnie du Katanga ; la Tanganyika Concessions Limited, société britannique créée par Robert Williams, qui fit apport de la carte de gisements de cuivre et d’étain repérés au Katanga entre 1901 et 1906 ; la Société Générale de Belgique, la principale banque belge.

L'UMHK reçut le droit d'exploiter tous les gisements de cuivre situés dans une concession de 20.000 km², ainsi que tous les gisements d'étain compris dans une concession distincte de 14.000 km². Les difficultés ne manquent pas au commencement de la société: difficultés techniques, parce que l'implantation de méthodes industrielles de pointe en pleine Afrique nécessita de longs tâtonnements ; difficultés d'approvisionnement en matières premières, comme par exemple le coke nécessaire à la fusion du minerai oxydé (coke qu'on fera finalement venir de Rhodésie) ; difficultés de communication avec les places commerciales, résolues en partie en 1918 par la jonction d'une voie de chemin de fer local avec le réseau ferroviaire rhodésien ; difficultés de main-d'œuvre, parce que le Katanga est peu peuplé et que le recrutement d'ouvriers se fait à plusieurs centaines de km des sièges d'exploitation ; difficultés d'organisation enfin, dues à la dualité de la direction, la société relevant sur le plan administratif de son siège bruxellois et sur le plan technique de la Tanganyika Concessions Ltd.

Si le premier lingot de cuivre est coulé en 1911, il faudra attendre 1925 environ pour que l'exploitation industrielle atteigne sa vitesse de croisière. Surmontant ces difficultés, grâce notamment à une demande de cuivre en forte hausse pendant la Première Guerre mondiale, l'Union Minière figure dès 1922 parmi les cinq principaux producteurs de cuivre du monde. La production de cuivre atteint 50 000 tonnes en 1923 et 139 000 en 1930.

La mise en valeur des gisements de cuivre - nombre d'entre eux sont exploités à ciel ouvert - entraîne la production de plusieurs métaux associés : cobalt, zinc, radium. Dès 1923, l’Union Minière est le premier producteur de radium au monde, grâce à une raffinerie installée à Olen par une filiale, la Société Générale Métallurgique d’Hoboken.

L'UMHK développe au Katanga d’importantes installations industrielles : concentrateurs situés à proximité des mines les plus importantes, usine de métallurgie thermique à Lubumbashi, usine d'électrolyse de cuivre et de cobalt et fonderie électrique de cobalt à Jadotville (Panda-Shituru)…

La crise des années 1930 provoque un engorgement du marché du cuivre. La production de l'UMHK tombe de 139 000 tonnes en 1930 à 54 000 en 1932, puis remonte à 66 000 tonnes en 1933 et 110 000 tonnes en 1934. La Seconde Guerre mondiale sera vécue au contraire comme une période de plein rendement. Pour la cause alliée, la production de cuivre est poussée au maximum. L'uranium congolais va d’ailleurs jouer un rôle déterminant dans l'histoire mondiale.

La société est des plus prospères durant les années 1950, grâce aux prix soutenus des matières premières et dans un contexte de guerre froide. Une usine pilote est réalisée dans les années 1953-1955 près de Jadotville, pour le traitement des concentrés par grillage sulfatant et lixiviation. La production annuelle de cuivre grimpe jusqu'à 300 000 tonnes (record de 1960), ce qui représente 7 ou 8 % de la production mondiale. La société emploie quelque 20.000 travailleurs.

En 1960, l'UMHK adopte la nationalité belge et devient une société anonyme. Après l’indépendance du Congo, les relations avec le gouvernement congolais de Léopoldville se dégradent car l'UMHK soutient la sécession du Katanga. L’ONU soupçonne la société de ravitailler le Katanga en armes et munitions. Après la fin de la sécession, en décembre 1962, d'autres problèmes doivent être réglés et spécialement celui de la participation de l'État congolais dans le capital de l'UMHK. Celui-ci détient 18 % dans l'UMHK.

Le 1er janvier 1967, les avoirs de l'UMHK au Congo (y compris ses participations dans des sociétés établies au Congo) sont nationalisés. Ils sont transférés par le gouvernement congolais à une société nouvelle de droit congolais, la Gécomin (Générale Congolaise des Mines), de laquelle la République Démocratique possède 60 % des parts.

Un accord est alors conclu entre la Gécomin et une société belge, la SGM (Société Générale des Minerais), filiale de l’Union Minière. La SGM, moyennant le paiement d'une rémunération équivalente à 4,5 % de la valeur de la production, s'engage à maintenir le potentiel technique de la Gécomin et à assurer la commercialisation de sa production de cuivre ou cobalt.

L'objet social de l'Union Minière du Haut-Katanga est élargi ; son nom est modifié en « Union Minière » (février 1968). La nationalisation de ses actifs congolais pousse la société à rechercher de nouvelles ressources minières propres. Des campagnes de prospection sont menées au Canada, au Mexique, aux États-Unis, au Brésil, en Australie, en Espagne et en Belgique. L'Union Minière prend aussi des participations dans d’autres sociétés belges de métaux non ferreux : la Compagnie Royale Asturienne des Mines, la Société des Mines et Fonderies de Zinc de la Vieille-Montagne, la Société de Prayon, SGM.

La crise mondiale des années 1970 rendit plus difficile la rentabilisation de ces tentatives de réinvestissement. En 1980, la Société Générale de Belgique décide de rationaliser le secteur des métaux non-ferreux. Suite à une OPA sur la société anglaise Tanks Consolidated Investments Ltd en 1981, elle porte sa participation directe dans l’Union Minière à 23,5 %. Puis, le 24 novembre 1981, la Générale apporte toutes ses participations dans le secteur des non-ferreux à une société nouvelle, dite « Nouvelle Union Minière s.a. ». Parallèlement, l'Union Minière ancienne fait apport de ses actifs et passifs afférents à ses activités dans le secteur des non ferreux à la nouvelle Union Minière, puis est absorbée par la Société Générale. L'Union Minière (ancienne) est dissoute en décembre 1981.

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Contenu



Les archives des différentes instances de direction de l’Union Minière s.a. ont bien supporté les aléas du temps et se présentent en longues séries homogènes. Il en va de même pour la collection des conventions, naguère entreposée dans les coffres de la société et qui a été placée en tête des différents sous-fonds de la société.

Au contraire, il s’en faut de beaucoup que toutes les archives de tous les services de l’ancienne Union Minière s.a. aient été versées aux A.G.R. Pour la plupart des départements, ce ne sont que des épaves.

En cours d’inventoriage il apparut que les archives de huit sociétés liées à l’Union Minière s.a. et liquidées depuis plusieurs années avaient été mêlées à celles de la société mère avant la cession en don aux A.G.R. Plus que les archives de la société Union Minière s.a., ce sont donc celles du groupe qui ont été versées et qui sont reprises dans l’inventaire qui suit.

AVAE@ wikipedia