C'ETAIT AU TEMPS DE L'INDUSTRIE PAPETIERE WAVRIENNE - L'AVENTURE D'UN EMPLOYE LA HULPOIS

MEUWISSEN Eric
C'ETAIT AU TEMPS DE L'INDUSTRIE PAPETIERE WAVRIENNE - L'AVENTURE D'UN EMPLOYE LA HULPOIS
Le Soir, Lundi 6 janvier 1992, Page 16

Bernard Mathieu et l'industrie papetière wavrienne. Ainsi s'intitule le dernier numéro de la revue bimestrielle «Wavriensia». Une revue dans laquelle Joseph Tordoir signe un article consacré à une des sociétés papetières établies dans l'arrondissement de Nivelles durant la première moitié du XIXe siècle. Une société qui fut à l'origine d'une des trois premières SA du monde de la fabrication du papier.
L'aventure industrielle de Bernard Mathieu, meunier et employé aux papeteries de la Hulpe, commence en 1832 avec la rachat du moulin de Basse-Wavre. Elle continue en 1836 avec l'acquisition de plusieurs parcelles au lieudit: «La Gastuche».
Joseph Tordoir nous apprend ainsi que les premiers travaux de construction de la papeterie de Gastuche commencèrent en juin 1837 et que l'usine de Basse-Wavre abritait un des outillages les plus perfectionnés de l'époque.
Bien vite, note Joseph Tordoir, on parla d'extension. Une extension au lieu dit Asquempont, sous la commune de Virginal. Et les choses prirent une si bonne allure qu'à la fin de l'année 1853, la Société Mathieu et Cie possédait trois papeteries. Respectivement situées à Basse-Wavre, à Gastuche et à Virginal. Elle exploitait à titre de locataire les papeteries de Chaumont-Gistoux et Corroy-le-Grand.
Mais la conjoncture devait bientôt se dégrader et on en vint en 1855 à la dissolution de la société Mathieu et Cie. Les papeteries de Basse-Wavre, Gastuche et Virginal allaient être mises en vente publique. La papeterie de Gastuche et les diverses terres sous Grez, de même que l'usine de Basse-Wavre furent alors acquises par un gros négociant bruxellois: Isidore Mosselman.
Par ailleurs, Guillaune-Joseph de Nelis, bourgmestre de Virginal et président de la Chambre de commerce, racheta la papeterie de Restemont. Il possédait désormais deux papeteries sous Virginal. Il les revendit l'année suivante à Babolein Nicolas-Isaïe Olin et Gustave-Victor Demeurs, respectivement fabricants de papier à Bruxelles et à Huizingen.
On le voit, Bernard Mathieu attira à Wavre, Grez-Doiceau et accessoirement à Virginal, des capitaux et un nombre considérable d'emplois pour la classe ouvrière.
Ainsi on estime que pas moins de trois cent vingt personnes trouvèrent de l'emploi aux papeteries de Basse-Wavre, de Gastuche, de Chaumont-Gistoux et de Corroy-le-Grand. L'usine de Gastuche employait cent nonante ouvriers soit trois fois plus que celle de Basse-Wavre.
Enfin sachez encore qu'une étude plus approfondie de l'histoire de la société des papeteries belges et de la SA qui lui succéda en 1879 sous la raison sociale «Les Papeteries de Gastuche» paraîtra prochainement. On mesurera encore mieux l'importance de l'initiative du meunier de La Hulpe, Bernard Mathieu, dans l'essor économique de la région wavrienne.
E. Mn
«Wavriensia T.XL 1991», no 4. Bulletin du cercle historique et archéologique de Wavre et de la Région. Pages 97 à 121.
MEUWISSEN Eric@ wikipedia