Camps de transit et de reclassement pour les harkis

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Camps de transit et de reclassement pour les harkis
Dans le contexte de la fin de la guerre d'Algérie, une petite partie des anciens harkis et de leurs familles, menacés en Algérie, ont été rapatriés en France à partir de l'été 1962. C'est l'armée française qui a été chargée de leur transfert, de l'hébergement et de l'encadrement de l'ensemble des opérations. Pour cela, elle a utilisé différentes structures (dont certaines ont fonctionné successivement, d'autres simultanément) appelées généralement camp de transit et de reclassement, au nombre de sept : Bias (Lot-et-Garonne), Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme), La Rye - Le Vigeant (Vienne), Larzac-La Cavalerie (Aveyron), Saint-Maurice-l'Ardoise (Gard), Rivesaltes (Pyrénées-Orientales)1.

Plusieurs de ces structures avaient servi de lieux d'internement ou d'assignation pour différentes personnes : réfugiés espagnols républicains, juifs, tziganes, prisonniers de guerre allemands, Algériens suspectés d'appartenir au FLN, rapatriés asiatiques ou eurasiens d'Indochine...


Sommaire
1 Le «rapatriement» des harkis
2 Rôle des camps
3 Ouverture (et fermeture) des deux premiers camps
4 Les autres camps : vers des fonctions distinctes
5 Les conditions de vie dans les camps
6 Fermeture progressive et définitive des camps, reclassement, dispersion
7 Notes et références
7.1 Notes
7.2 Références
8 Bibliographie
9 Voir aussi
9.1 Article connexe
Le «rapatriement» des harkis
Selon Pierre Messmer, ministre des Armées en 1962 qui a alors tenté d'interdire l'arrivée des Harkis en France2, 21 000 harkis et leur famille sont accueillis dans les camps en 1962, 15 000 en 1963, 5 000 en 1964 et 1965, soit 41 000 au total. La France n’avait pas prévu de structures d’accueil idoines, et les anciens supplétifs et leur famille seront accueillis dans des conditions très difficiles, souvent dans des lieux qui ont auparavant servi de lieu de regroupements.

Rôle des camps
Il n'a été précisé officiellement qu'en septembre 1962, par une note du ministre des Rapatriés qui précise: Le camp doit répondre à un double but :

1) Hébergement temporaire des familles en attendant leur dispersion vers une destination définitive ;

2) Triage des nouveaux débarqués en instance d'acheminement vers d'autres lieux.

La note précise On devra donc se borner à faire des travaux qui assurent la vie communautaire (en chambrées), à l'exclusion de tout aménagement visant à la création de logements familiaux.

Ouverture (et fermeture) des deux premiers camps
Les premiers camps ouverts au cours du mois de juin 1962 seront ceux du Larzac (Aveyron), puis de Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme). Dans un premier temps, entre le 20 et le 26 juin 1962, 5 620 personnes sont accueillies dans le camp du Larzac, 4 000 le seront en juillet, soit 12 000 au total entre juin et septembre. Chacun de ces deux camps est composé de centaines de tentes, chacune comprenant une à trois familles, soit six à quinze personnes sur 20 m2.

Choisis dans la précipitation, surchargés, situés dans des zones où un hiver rigoureux rend très difficile leur utilisation, ces deux camps sont fermés en octobre 1962. Les populations sont transférées au camp Joffre de Rivesaltes pour les résidents du camp du Larzac et au camp de Saint-Maurice-l’Ardoise pour les résidents du camp de Bourg-Lastic. Cependant, dans certains cas, ce transfert se fait en séparant les familles.
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