1904: Internationale congresseert in A'dam: hoofdvraag: socialisten voor of tegen regeringsdeelname? verdeeldheid > orthodoxen winnen

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1904: Internationale congresseert in A'dam: hoofdvraag: socialisten voor of tegen regeringsdeelname? verdeeldheid > orthodoxen winnen
19840067: 50-55

CONGRÈS SOCIALISTE INTERNATIONAL. AMSTERDAM, 14-20 AOÛT 1904



Le Congrès d’Amsterdam manifesta la preuve des progrès socialistes dans le monde : 25 nations et 4 continents y étaient représentés. Quelque mois auparavant, le parti social-démocrate allemand avait remporté un beau succès aux élections générales, obtenant trois millions de voix et 81 sièges au Reichstag. Un geste symbolique exprima l’unité des travailleurs du monde : le délégué japonais Katayama et le délégué russe Plekhanoff se rejoignirent sur le plateau du Congrès et se serrèrent longuement la main, au moment où le Japon et la Russie étaient en guerre.



Tous les points de l’ordre du jour furent éclipsés par la question de la tactique socialiste. Les marxistes orthodoxes, Allemands en tête, voulaient revenir sur la résolution Kautsky du dernier congrès. En leur congrès national, à Dresde, en 1903, les socialistes allemands hostiles au révisionnisme repoussaient dans une résolution « les tentatives révisionnistes tendant à changer notre tactique éprouvée et glorieuse, basée sur la lutte des classes et à remplacer la conquête du pouvoir politique de haute lutte contre la bourgeoisie par une politique de concessions à l’ordre établi.



La conséquence d’une telle tactique révisionniste serait de faire d’un parti qui poursuit la transformation la plus rapide possible de la société bourgeoise en société socialiste – d’un parti, par suite, révolutionnaire dans le meilleur sens du mot – un parti se contentant de réformer la société bourgeoise ».



C’est cette résolution de Dresde que les orthodoxes voulurent faire voter par le Congrès d’Amsterdam. Ce fut l’occasion d’un des plus grands débats de la IIe Internationale, d’abord au sein de la commission chargée de discuter la résolution de Dresde, puis en Assemblée plénière où Jaurès et Bebel s’affrontèrent de manière pathétique.



Jaurès ne remettait nullement en cause que « le prolétariat soit un parti de classe, un parti autonome par le but, autonome par l’organisation, autonome par les moyens », mais il refusait de considérer la bourgeoisie comme un bloc et préconisait, dans les pays démocratiques, les alliances utiles avec les représentants de la démocratie paysanne, des artisans, des petits commerçants, à toutes lois utiles au prolétariat. Solennellement, il mettait en garde les socialistes allemands, créant la stupeur du Congrès : « En ce moment, ce qui pèse sur l’Europe et sur le monde (…) c’est l’impuissance politique de la Social-démocratie allemande (…) On attendait de vous, l’humanité socialiste attendait de vous, de ce Congrès de Dresde, la définition d’une politique. Vous avez crié dans vos journaux : « L’Empire est à nous ! Le monde est à nous ! Unser das Reich ! Unser die Welt » « Non l’Empire n’est pas encore à vous, puisque vous n’êtes mêmes pas assurés de donner, dans votre capitale, l’hospitalité au socialisme international ».



Malgré le succès obtenu par son discours retentissant, malgré les faiblesses du discours de Bebel, qui lui répliqua, la majorité du Congrès adopta finalement la résolution de Dresde. La ligne « dure », l’orthodoxie l’avait – provisoirement – emporté sur le réformisme.



Une autre résolution d’Amsterdam enjoignait à « tous les militants et toutes les fractions qui se réclament du socialisme » de « travailler de toutes leurs forces à la réalisation de l’unité socialiste… ». Cette résolution, qui fut admise à l’unanimité, écrit Vandervelde, n’exprimait pas un seul vœu. Elle donnait des directives. Elle adressait aux socialistes de tous les pays l’injonction impérieuse de se grouper en un seul parti, sur la base des principes établis par les Congrès internationaux. Et, comme chacun sait, ce mot d’ordre d’unification fut entendu. Vaillant et Jaurès y souscrivirent immédiatement. Le 25 avril 1905, au Congrès du Globe, l’unité était faite en France et , jusqu'à la guerre, il n’y eut plus, dans chaque pays (à l’exception de la Russie), qu’un seul parti socialiste, comme il n’y avait qu’un seul prolétariat et une seule Internationale ». (p. 156).

http://www.minkoff-editions.com/histoire/pages/histoire_de_la_iie__internationale.htm (20060924)
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