1896: congres socialisten sluit anarchisten definitief uit

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1896: congres socialisten sluit anarchisten definitief uit
CONGRÈS INTERNATIONAL SOCIALISTE DES TRAVAILLEURS ET DES CHAMBRES SYNDICALES OUVRIÈRES. LONDRES



26 JUILLET - 2 AOÛT 1896



« Il dura six jours et, pendant ces six jours, on ne fit guère autre chose que discuter, soit dans les diverses délégations, soit dans les assemblées plénières, le problème de l’exclusion, ou plus exactement de l’expulsion, et de l’expulsion par la force, des anarchistes ».(Vandervelde, p. 145)



Le Congrès de Londres marque une étape décisive dans l’histoire de la IIe Internationale : il fut le lieu de l’exclusion définitive des anarchistes ; presque tout l’ordre du jour fut sacrifié au règlement dramatique de la question qui, au yeux de la majorité, empoisonnait les échanges et les travaux au sein des assemblées internationales.



Déjà, lors des préparatifs du congrès, la résolution de Zurich qui visait a l’élimination des anarchistes, fut l’objet d’une campagne offensive menée vivement par l'Anarchist Socialist and Antiparliamentary Committee. Au Congrès même, les anarchistes furent représentés au sein de diverses délégations, française, italienne et espagnole notamment, cependant que les Hollandais s’affirmaient en majorité communistes libertaires. La situation étais d’autant plus confuse que les délégations nationales n’avaient rien d’homogène. La délégation française, en particulier, fut gravement déchirée ; aux guesdistes et aux socialistes parlementaires, bien représentés par Jaurès et Millerand, s’opposaient les syndicalistes, les anarchistes, les allemanistes, qui se trouvaient au total en majorité pour voter contre la résolution de Zurich et l’exclusion des anarchistes. La France et la Hollande furent les seules délégations à se prononcer en ce sens : le 28 juillet, en séance plénière, les autre délégations, au nombre de dix-huit confirmèrent la résolution de Zurich et adoptèrent un règlement définissant clairement la fermeture des congrès de l’Internationale aux anarchistes.

Les anarchistes exclus – au rang desquels Kropotkine, Malatesta, Elisée Reclus – se réunirent dans une autre salle et organisèrent un contre congrès. La délégation hollandaise, quant à elle, se sépara aussi du congrès socialiste, flétrissant le parlementarisme du Congrès et ses « délibérations partiales, sectaires et intolérantes »

Cette victoire des sociaux-démocrates sur les anarchistes mettait un terme à un interminable débat ; le Congrès de Londres en profita pour justifier, par la voix de Jaurès, l’« action politique » comme « l’arme la plus puissante de la classe ouvrière ». Les partisans de la grève générale et de l’action directe reçurent encore une leçon de la part de Bebel qui, tout en le précisant l’impossibilité de s’allier aux paris bourgeois, démontra comment en Allemagne le socialisme était devenu puissant « par l’action parlementaire de la social-démocratie et par sa force politique ».



http://www.minkoff-editions.com/histoire/pages/histoire_de_la_iie__internationale.htm (20060924)
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