12 oktober 1831: Talleyrand juicht de opgelegde neutraliteit van België toe

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12 oktober 1831: Talleyrand juicht de opgelegde neutraliteit van België toe
In a letter to Sébastiani (the French Foreign Secretary), Talleyrand (the French Ambassador in London) discussed the advantages of the neutrality clause for peace in Europe:

Monsieur le comte,

J’ai l’honneur de vous transmettre le protocole de notre conférence d’hier. Vous y verrez que […] nous sommes parvenus à faire reconnaître en principe par les plénipotentiaires la neutralité de la Belgique. J’ai été fort secondé par lord Palmerston, dans lequel je trouve toujours de la droiture et des dispositions pacifiques très réelles.

Je n’ai pas besoin de vous dire que la lutte a été longue et difficile; l’importance de cette résolution était bien sentie par tous les membres de la conférence, ce qui fait que notre séance a duré huit heures et demie.

La neutralité reconnue de la Belgique place ce pays dans la même position que la Suisse ; et renverse, par conséquent, le système politique adopté en 1815 par les puissances, et qui avait été élevé en haine de la France. Les treize forteresses de la Belgique, à l’aide desquelles on menaçait sans cesse notre frontière du Nord, tombent, pour ainsi dire, à la suite de cette résolution, et nous sommes désormais dégagés d’entraves importunes. Les conditions humiliantes proposées en 1815 décidèrent alors ma sortie des affaires, et j’avoue qu’il m’est doux aujourd’hui d’avoir pu contribuer à rétablir la position de la France de ce côté.

Vous jugerez comme moi, monsieur le comte, l’avantage immense que cette résolution produira pour le maintien de la paix. Les Belges, se trouvant isolés et libres de choisir une forme de gouvernement en harmonie avec leurs souvenirs et leurs habitudes, cesseront d’inquiéter l’Europe; ils deviendront sans doute plus faciles à diriger, lorsqu’ils sauront que leurs folies ne peuvent plus retomber que sur eux-mêmes. Quant à la France, j’ai lieu d’espérer qu’elle verra une satisfaction éclatante pour le passé et un gage de sécurité pour l’avenir. […]

Cette grande victoire, car aujourd’hui encore je la considère comme telle, venait à point pour me permettre de calmer les inquiétudes qu’on m’exprimait incessamment de Paris et de Bruxelles et qui sont à peu près résumées dans les lettres suivantes du général Sébastiani et de M. Bresson.

Talleyrand to Sébastiani – 21 January 1831 Les Mémoires du Prince de Talleyrand, IV 18-19
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